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du 13 au 16 mars 2016 (semaine 11)
 


- 16 mars 2016
- France-Lourdes
FAIRE ET DIRE LA VÉRITÉ, TELLE EST LA VOLONTÉ DES ÉVÊQUES

Faire la vérité pour les victimes d’abus sexuels, telle est la volonté de tous les évêques de France, a déclaré le 15 mars, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence épiscopale (CEF) en ouverture de l’assemblée plénière des évêques.

“Je tiens à redire ici, en notre nom à tous, que les évêques de France ont une volonté: faire la vérité pour les victimes. C’est cette priorité qui doit guider toutes nos actions dans ces affaires si douloureuses”, a souligné Mgr Pontier dans son discours inaugural.

Lors d’une conférence de presse à Lourdes, après de nouvelles révélations concernant des agressions sexuelles commises par un autre prêtre lyonnais, le cardinal Barbarin a contesté avec force avoir « couvert le moindre acte de pédophilie ».

« Je veux dire avec la plus grande force que jamais, jamais, jamais je n’ai couvert le moindre acte de pédophilie », a lancé l’archevêque de Lyon, lors d’une conférence de presse en marge de l’assemblée des évêques à Lourdes, mardi 15 mars.

« Cela fait dix-sept ans que je suis évêque. Cela m’est arrivé deux fois d’avoir connaissance de faits par des personnes qui viennent me le dire. Cela m’est arrivé en 2006 et 2014. La police peut en être témoin, d’ailleurs ils m’ont rendu justice à ce sujet. Ils m’ont dit” on peut dire que vous avez réagi immédiatement”.

" Le dimanche suivant, poursuit le cardinal, le prêtre n’avait plus le droit de célébrer la messe dans sa paroisse. Il n’avait pas le droit de faire la profession de foi. Elle avait été faite par quelqu’un d’autre. Et à aucun des deux d’ailleurs, je n’ai redonné de ministère." ».

Le cardinal a rappelé égalemet l’historique de ces deux dossiers différents, qui font la une de l’actualité : celui du P. Bernard Preynat, ancien aumônier du groupe scout Saint-Luc, accusé de viols et d’agressions sexuelles avant 1990, et celui du P. Jérôme Billioud, curé de la Croix Rousse, accusé d’agressions sexuelles, il y a 26 ans par un membre du ministère de l’intérieur. La plainte, déposée par ce dernier en 2009, a été classée pour cause de prescription.

« Une plainte est déposée contre moi pour incitation au suicide par un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur. De quoi s’agit-il ? Qui ai-je incité au suicide ? Inimaginable cette affaire-là », a-t-il réagi.

« Ce sont des points très troubles de la vie d’un prêtre mais qui n’ont plus rien à voir avec de la pédophilie », a aussi estimé l'archevêque de Lyon, d'après lequel les actes ont été commis sur un jeune âgé de 16 puis 19 ans au moment des faits, dans les années 1990.

Au-delà du volet juridique, plusieurs journalistes ont interrogé l’archevêque de Lyon sur sa gestion des prêtres accusés de faits anciens  : le P. Preynat était doyen de paroisses jusqu’au 31 août 2015, le second est toujours en poste.

« J’ai dit : 'est-ce que oui ou non depuis 1991, il s’est passé la moindre chose ? », a indiqué le cardinal rapportant sa rencontre avec le P. Preynat. « Il m’a dit ’jamais, jamais parce que j’ai été tellement ébouillanté par les horreurs que j’avais faites que plus jamais’.

" On peut me reprocher le fait de l’avoir cru. Pour l’instant, personne n’a trouvé de faits dommageables à partir de 1990, en tout cas sous mon épiscopat, et certainement pas avec ma connaissance évidemment. Couvrir, cela veut dire 'tu savais, et t’as laissé faire. Cela, absolument jamais, avec une clarté totale. »

Concernant le P. Billioud, actuellement en poste à La Croix-Rousse à Lyon, l’archevêque « demande qu’il n'exerce plus de ministère dans le monde entier jusqu'à ce que la justice se fasse ».

Interrogé sur sa réaction à l’interpellation, le matin même, de Manuel Valls, le Premier Ministre, lui enjoignant de « prendre ses responsabilités », le cardinal Barbarin a répondu que le premier ministre « connaît mieux que moi les lois de la République » et « savoir respecter la présomption d’innocence».

« Le premier ministre me demande de prendre mes responsabilités et je lui promets que je les prends. Il me semble que dans ce que je viens de dire je le prouve. Il y a quelque chose, c’était réglé, voilà comment ça s’est passé, on s’est peut-être trompé. Qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse pour la suite ?.

" Il faut noter que la question de cultes religieux, dépend en France du Ministère de l'Intérieur."» (source
: cath.ch)

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